Les ingrédients de la relation médecin-patient

sur Analyse Aucun commentaire!

La relation entre le patient et le médecin est le fondement de toute médecine. Elle résulte d’un équilibre à la fois fragile puisque réversible, et  forte car fondée sur les résultats attendus et les liens de l’affect.

Le terme  » ingrédient » mériterait peut-être d’être modifié, mais je n’en ai pas pour l’instant trouvé d’autres. Ingrédients comme dans une recette de cuisine ou comme dans une formule chimique ?

C’est l’esprit global de ce qu’est à mon sens la relation médecin patient, tant elle passe par un savoir-faire, un « tour de main », et des techniques qui ont trait à la science, mais aussi au sens de la communication, de la négociation, voire… de la manipulation par l’une et l’autre partie. La relation est donc profondément humaine, et même si la science est l’un de ses outils, la médecine reste un Art qui s’exerce à deux : le médecin et le patient.

Ce chapitre va décrire les éléments qui entrent dans ce qui fait la magie, la grandeur et la formidable intimité d’une relation entre celui qui demande des soins et celui qui les prodigue. Dans tout ce qui va suivre, il n’y a de ma part aucune vision paternaliste, bien au contraire : le médecin n’est pas ce Deux ex machina, sorte de statue du Commandeur qui exerce un pouvoir au nom duquel le patient doit se soumettre ; cette vision de la relation est heureusement dépassée. Il s’agit surtout de la concevoir comme un échange en gardant à l’esprit plusieurs principes :

  • Premier principe : la hiérarchie de la relation. Pour qu’il y ait un médecin, il faut d’abord qu’il y ait eu un patient. Le médecin sera donc toujours en aval du patient et de sa plainte.
  • Deuxième principe : le savoir du patient. Le médecin pour exercer son métier de soignant a impérativement besoin du savoir du patient, de ce que ce dernier ressent et de ce qu’il sait au plus profond de lui-même.
  • Troisième principe : la propriété. Le patient est le seul propriétaire de sa plainte et de son histoire.
  • Quatrième principe : l’égalité. Le médecin parle de son patient, mais le patient parle de son médecin de façon totalement symétrique et égale.
  • Cinquième principe : la relation multiple. Le médecin n’exerce plus de façon solitaire, il a besoin de la communauté médicale ; le patient n’est plus seul, il bénéficie du « savoir partagé » de l’ensemble de la communauté humaine que l’avènement de l’internet santé a permis.

Merci à tous de votre contribution à cette réflexion dont je ne cherche à poser que les premières pierres.

Sommaire

  1. La plainte du patient

  2. Le symptôme : une plainte normalisée

  3. Le diagnostic, étape magique de la raison

  4. L’anamnèse, une certaine histoire de la maladie

  5. L’examen clinique, l’enjeu n’est pas celui qu’on croit

  6. Les examens complémentaires, l’éternel recours

  7. La maladie, guerre des fantasmes

  8. Le traitement

  9. Le suivi thérapeutique

  10. Les scénarios de fin

Tags: , , ,

Laissez un commentaire